- Un député de la majorité, Muhindo Nzangi, a été arrêté pour outrage au chef de l’Etat à Goma, dans l’Est de la République démocratique du Congo, après avoir participé à une émission de radio sur la crise qui secoue la province du Nord-Kivu, a-t-on appris mardi auprès d’un autre député. Elu député de Goma en 2011, M. Nzangi « est accusé de haute trahison car ils ont qualifié ses propos d’outrage au chef de l’Etat (Joseph Kabila), d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure et de violation du secret de la défense nationale », a déclaré à l’AFP le député Boris Maelezo, lui aussi de la majorité.
Le ministère public reproche à M. Nzangi d’avoir révélé des changements tactiques de l’armée alors qu’elle combattait le Mouvement du 23 mars (M23), principal groupe armé du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale, a ajouté M. Maelezo.
M. Nzangi aurait en outre appelé la population à faire pression sur l’armée pour qu’elle reprenne l’offensive contre le M23 si le président Kabila ne lui en donnait pas l’ordre, a ajouté M. Maelezo citant le ministère public. Selon lui, le député arrrêté ne peut pas bénéficier de l’immunité parlementaire pour les accusations portées contre lui. Dimanche, Muhindo Nzangi avait participé à un débat sur la radio Kivu One sur l’appel de la Société Civile du Nord-Kivu (associations, syndicats, organisations religieuses…) à une opération rapide de la nouvelle brigade d’intervention de la force de l’ONU au Congo, la Monusco, contre les groupes armés de la région.
Suite à ses propos, le député a été arrêté et ramené à Kinshasa. Son dossier a été transféré au procureur général de la République pour un procès en flagrance devant la Cour suprême. En attendant, il est incarcéré à la prison centrale de Makala, a dit Boris Maelezo.
« Il n’a fait qu’émettre son avis. Je pense qu’ils sont allés trop vite en besogne », a affirmé Boris Maelezo, qui reconnaît toutefois n’avoir pas entendu l’émission.
« Il a dit que si la Société Civile veut mener des actions il faut qu’elle s’adresse au commandement suprême des armées, qui est le chef de l’Etat, et non à la Monusco.
Il n’a pas demandé qu’on s’en prenne au chef de l’Etat », a pour sa part affirmé à l’AFP un avocat de Goma qui a écouté le débat.
Muhindo Nzangi est membre du Mouvement social pour le renouveau (MSR), qui compte 32 députés sur 500. hab/jlb
« Polémique autour de l’annonce d’un gouvernement d’union nationale à l’issue des concertations
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