Serions-nous à la veille d'un grand tournant politique ? Ou, à tout le moins, d'une initiative majeure signée Raïs ? Tout le laisse supposer. Le week-end, ministres et chefs de partis de la Majorité étaient en «stand by». Une double convocation était en l'air.
Maître de son agenda, le chef de l'Etat n'a plus présidé le conseil des ministres extraordinaire le vendredi 2 août. C'est plutôt un Kabila un tantinet décontracté qui a posé la première pierre du building destiné à abriter les cabinets ministériels et autres services centraux du Gouvernement.
Un peu plus tôt, les ministres ont appris le report du conseil qualifié par certains de " couperet ". " La presse en a tellement parlé que le Chef a jugé bon de repousser cette réunion ", confie une source proche du Palais de la Nation. " Cette fois-ci, les membres du Gouvernement seront conviés à ce conseil extraordinaire par une voie beaucoup plus discrète ", indique la même source.
De fait, la discrétion quasi religieuse du Raïs était difficilement soluble dans la publicité " inattendue " autour de la convocation de ce conseil. Les initiés au mode opératoire du Président ne voyaient plus ce dernier tenir une réunion d’un si haute importance après des tonnes de spéculations faites autour et déversées dans l’opinion. Il n'y a pas que les ministres qui attendent fiévreusement le fameux coup de fil, des chefs de partis de la Majorité sont aussi en alerte.
Des sources croisées faisaient état, tout le week-end d'une rencontre avec l'Autorité morale ce lundi 5 août. Hier dimanche, bis répétait, la réunion est reportée. Plus de doute. Le Raïs a un message à faire passer. Lequel ? Là est toute l'énigme. Plus qu'un message, il pourrait même s'agir d'une initiative majeure.
Ainsi, le pays serait à la veille d'un tournant. Car, a priori et même logiquement, on ne saurait prendre séparément les deux convocations ajournées, à savoir le Conseil des ministres extraordinaire et la réunion des majors de la Majorité. Ces chefs de partis, qui sont incontournables dans l'hypothèse d'un remaniement ou d'un recadrage de l'action gouvernementale. Ces mêmes poids lourds de la coalition sont déterminants dans la gestion d'une éventuelle réorientation des Concertations nationales ou d'une initiative en rapport avec Kampala.
Reste qu'à la faveur des commentaires consécutifs à l'annonce du Conseil des ministres extraordinaire, le pouvoir rd congolais - dans tous ses compartiments- a su palper les tendances au sein de l'opinion. Comme quoi, on ne perd pas sur toute la ligne.
Propos recueillis
JLMUSHIMPAKU
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